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Oh apidays...

  • valeriecoat92
  • 16 févr. 2017
  • 3 min de lecture

Photo Sarah Belien

À l’occasion du festival APIdays, les ruchers parisiens ouvrent leurs portes pour sensibiliser un large public à la sauvegarde des sentinelles de l’environnement.

Du 16 au 18 juin, Paris a célèbré la deuxième édition de la fête de l’abeille mellifère (Apis mellifera) dans le cadre du APIdays, organisée en France par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Ce projet remonte à 2005, suite au lancement de l’opération intitulée des « abeilles sentinelles de l’environnement », visant à installer des ruches en ville. APIdays, un joli nom pour un événement qui prêterait à sourire si la situation de cet insecte invertébré n’était pas si délicate.

Direction Paris Montparnasse – esplanade Jean Tossan (15e) pour visiter son rucher. La visite débute dans le hall où sont organisés différents ateliers: confection de bougies à la cire d’abeille, dégustation de miels, découverte du rucher et de la vie d’une colonie, visite d’une miellerie.

Face aux neuf ruches derrière de hauts panneaux de plexiglass, Philippe Prat, apiculteur indépendant et référent du rucher de la tour Montparnasse, raconte la fabuleuse vie d’une monarque : comment une ouvrière nourrie à sa naissance pendant 6 jours de gelée royale, au lieu de 3, devient reine. Incroyable, l’abeille ne naît pas reine mais elle le devient. En effet, «cette consommation prolongée de gelée royale entraîne une modification de son patrimoine génétique».

Photos Sarah Belien

Quatre ou cinq cellules royales sont aménagées. La reine peut y pondre à son aise, l’équivalent de son poids par jour (soit presque 0.3 g si les conditions sont favorables). Alors que les faux bourdons et les ouvrières consomment pollen et miel, elle, se nourrie de gelée royale.

«Rentrée à la ruche pleine de nectar, l’abeille le remet à une autre abeille» – en l’espèce il s’agit des magasinières, qui vont alors s’employer à le transformer. «Le nectar est d’abord ingéré et pendant près de 20 minutes passe du jabot à la bouche et de la bouche au jabot». Sous l’influence d’une sécrétion (l’invertine), le saccharose du nectar se transforme en glucose (et en lévulose). Le nectar est ensuite placé dans une cellule que les ouvrières recouvrent d’un bouchon de cire, l’opercule. Là, il finit de se transformer en miel. Celui-ci contient 85 % de sucres…

Tout au long de son existence (variable selon les saisons, 38 jours en été et près de 6 mois en hiver), les abeilles sont tour à tour ouvrière, butineuse, magasinière, gardienne, bâtisseuse ou cirière. «Elles sont dirigées par la reine qui, par des sécrétions, leur transmet des ordres chimiques. Quant aux larves, elles occupent le couvain, qu’on peut comparer à une nurserie.» Les ouvrières parcourent de nombreux kilomètres entre leur habitat et les 2 000 à 4 000 fleurs (tilleuls, acacias…) pour obtenir 40 g de cire. Habituellement, avec «un cadre de 40 grammes de cire, on récupère 1 à 2 kilos de miel».

Philippe Prat ôte le surplus de cire à l’aide d’un large couteau, et insère le cadre dans une centrifugeuse électrique. Après quinze minutes, on obtient un miel extra-frais. Il sera ensuite tamisé dans une énorme cuve pour ne récupérer que le nectar divin. «C’est un produit naturel, renchérit Philippe Prat. De ce fait, aucun exhausteur de goût, ni conservateur ne sont ajoutés.» L'apiculteur relève ensuite la grille de sa combinaison et pénètre dans le rucher. A mains nues, il soulève le toit puis la partie haute de la ruche. Il retire ensuite à l’aide d’une pince, un cadre de cire où grouillent des centaines d’ouvrières, des mâles appelés les faux bourdons et la reine.

La récolte de miel sur Paris sera très faible voire nulle, cette année, en raison du manque de soleil et des pluies diluviennes (une situation inédite depuis 1916). Prat précise même être « contraint de nourrir les abeilles avec du sucre de glucose ». L’arrivée de l’été et de ses beaux jours pourraient toutefois laisser présager une production de miels plus élevée en septembre. Frais, cet élixir tonifie, cicatrise et possède un certain pouvoir antiseptique. On aurait donc tort de s’en priver.

Article extrait du blog des élèves de la promo 2016 de l’Institut de journalisme de l’Ecole Multimédia leparisecolo.fr

Texte publié sur le site liberation.fr - c'est par ici : http://bit.ly/29YTKHD

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